Nettoyeur, une profession méprisée

C’est l’histoire d’un jeune homme qui a lu dans « L’Evénement Syndical » cette phrase apparemment banale « il n’y a pas besoin de suivre une formation pour être nettoyeur ». Il n’a pas apprécié, lui, Cédric Marthe, 20 ans, qui venait précisément de passer son CFC de nettoyeur en bâtiment chez login, la communauté de formation des entreprises de transports publics. « Cela m’a énervé de lire ces lignes dans le journal de mon syndicat SEV. Ma copine m’a encouragé à réagir. » Cédric envoie donc un mail à notre rédaction. On s’excuse comme il se doit et on lui propose de le rencontrer pour qu’il nous parle de son métier. Quelques jours plus tard, nous voilà nez à nez avec Cédric Marthe au Buffet de la Gare de Bienne. Le jeune homme est discret, mais il dit ce qu’il a à dire. « J’ai réagi à l’article paru dans « L’Evénement syndical » parce que trop de gens sous-estiment et ne connaissent pas le métier de nettoyeur. Ils ne savent pas qu’il existe une formation avec CFC. J’ai effectué un apprentissage de trois ans chez login. J’ai appris la pratique du métier ici à la gare de Bienne, dans les bâtiments et les trains CFF. Les cours théoriques, je les ai suivis à Crissier, à la Maison romande de la propreté. »

Au terme de son apprentissage, Cédric Marthe est resté une année à la gare de Bienne où il a nettoyé les trains voyageurs. « Je travaillais souvent la nuit. C’est dur avec ces horaires irréguliers. » Depuis le mois de septembre de l’année passée, il travaille aux Ateliers industriels CFF d’Yverdon. « Je fais partie d’un team de treize nettoyeurs. Nous formons une toute nouvelle et bonne équipe chargée de nettoyer les trains inclinables ICN. Je suis polyvalent, je nettoie aussi bien les bâtiments des ateliers que les rames ICN. Dans ces trains, nous allons dans les détails, nous enlevons les sièges pour nettoyer à fond. » Lorsqu’on demande à Cédric ce qui l’attire dans son métier, il répond tout de go. « Quand j’ai fini un sol, j’aime bien quand ça brille! Et ça me plaît de faire en sorte que les gens entrent dans un bâtiment ou un train qui soient propres. »

Extrait de l’article paru dans L’Evénement syndical, février 2007.