Sabina Guzzanti, rire amer

Le film « Viva Zapatero » de Sabina Guzzanti est un documentaire accablant démontrant la mainmise du gouvernement Berlusconi sur les médias de la Péninsule.

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Sabina Guzzanti, réalisatrice de « Viva Zapatero ». Photo Neil Labrador

 

Si les films documentaires de Michael Moore vous ont plu, vous aimerez « Viva Zapatero » de Sabina Guzzanti. Chez l’Américain, la tête de pipe c’est Bush, pour l’Italienne c’est Berlusconi. Sabina Guzzanti arpente depuis plusieurs années avec succès populaire les scènes de théâtre de la Péninsule, grimée sous les traits du premier ministre italien.

Des politiciens italiens vous accusent, pour justifier votre mise à l’écart du petit écran, de faire de la politique et non de la satire.
Tout un chacun a le droit de faire les commentaires qu’il veut sur l’actualité politique. C’est absurde de prétendre que seuls les politiciens ont le droit d’aller devant les caméras pour parler de politique.

Un demi-million d’Italiens vivent en Suisse. Pensez-vous que votre combat peut les intéresser?
Bien sûr que oui. Une télévision libre, c’est la base de tous les droits. C’est à la télévision, par exemple, qu’on peut débattre des réformes du régime des retraites et de l’assurance maladie, thèmes susceptibles d’intéresser les émigrés qui veulent rentrer en Italie.

Est-ce que vous appréciez le fait que l’on compare votre film à ceux de Michael Moore ?
Nos films sont des documentaires politiques qui se veulent amusants. Mais notre approche cinématographique est différente. Michael Moore crée des situations, des gags. Il manipule un peu la réalité. Mais si l’Américain n’avait pas existé, peut-être que je n’aurais pas eu le courage de me lancer dans cette aventure.

Extrait de l’interview parue dans L’Evénement syndical, janvier 2006.