L’augmentation des primes de l’assurance-maladie de 4,7% pour les adultes vaudois va provoquer un dégât collatéral que nous aurions tort de sous-estimer : de plus en plus de Vaudois devront renoncer aux soins médicaux. L’année passée, une étude de la Policlinique médicale universitaire de Lausanne pilotée par les médecins et professeurs Patrick Bodenmann et Thomas Bischoff, révélait que déjà le 11% des Romands renoncent à se faire soigner (le 70% étant de nationalité suisse).
Pourtant ces personnes sont bel et bien assurées. Mais par manque de moyens financiers elles ne peuvent pas aller chez leur médecin, encore moins consulter des spécialistes, elles doivent se priver de médicaments, etc. parce qu’elles n’ont pas suffisamment d’argent pour payer la franchise et la quote-part de 10% sur les coûts des soins et des médicaments.
Lorsque l’on sait que la prime de base moyenne varie de 326,70 francs (Appenzell Rhodes-Intérieures) à 545,61 francs (Bâle-Ville) – 60% d’écart ! – il me semble logique qu’il faut soutenir le projet d’une caisse publique cantonale. En maîtrisant mieux les coûts de la santé au niveau du canton l’on pourra mieux combattre la tendance d’une médecine à deux vitesses qui voit déjà le 11% des Romands devoir renoncer à se faire soigner.
Alberto Cherubini, 28 septembre 2015.