Comme le gibier, les clandestins possèdent un instinct de survie qui les conduit à mener une existence cachée. On ne les voit pas, pourtant ils sont parmi nous. Parfois, sur une simple dénonciation, une battue révèle l’ampleur du phénomène. Pourtant, comme le gibier, les clandestins participent à l’équilibre du biotope économique.
Dans ce mémoire, que j’ai présente en juillet 1996 au Département de sociologie de l’Université de Genève, je dénonce l’hypocrisie qui règne autour des clandestins : d’une part des secteurs économiques entiers (hôtellerie-restauration, viticulture, agriculture, bâtiment) emploient et exploitent à large échelle des clandestins, d’autre part ces derniers n’ont pas droit à un minimum de protection sociale. En 1996 déjà, le phénomène de la clandestinité mettait en évidence la contradiction entre une économie mondialisée et des nationalismes qui se rigidifient.