« L’homosexualité n’est pas une maladie »

Barbara Lanthemann, employée de commerce, a courageusement fait campagne en Valais pour la « Loi fédérale sur le partenariat enregistré », acceptée par les citoyens suisses le 5 juin 2005.

« Ces temps-ci, j’ai un agenda de ministre. Je cumule les rendez-vous. Heureusement que mon amie est patiente. » Barbara Lanthemann s’exprime à toute vitesse. Son verbe sûr, elle le manie avec passion pour promouvoir la Loi sur le partenariat enregistré pour personnes du même sexe (Lpart) qui sera soumise au référendum le 5 juin prochain. « C’est la première fois que je milite publiquement pour une cause. Ce qui me touche le plus dans cette campagne, c’est de voir des hommes et des femmes militer pour le partenariat enregistré alors qu’ils ou elles ne sont pas directement concernés par cette loi. Les combats gratuits sont les plus beaux ! »

Seule en Valais
Barbara habite Grône en Valais central. Elle travaille à plein temps dans une compagnie d’assurances comme employée de commerce. Elle a grandi dans le canton de Vaud au sein d’une famille « plutôt conservatrice ». Adolescente, elle est partie vivre en Valais : « Cela fait 24 ans que j’y suis. Je ne quitterai jamais un pays aussi beau. » Même si dans son canton d’adoption le oui à la loi sur le partenariat enregistré ne semble pas acquis : « L’Eglise catholique y est opposée et le PDC ne prend pas position, ce sera dur dur. » Barbara Lanthemann sillonne le Valais, participe à des débats contradictoires, tient des stands dans des centres commerciaux, s’exprime dans les médias et devant des publics tous genres confondus. Elle est la seule personne directement concernée par cette loi sur le partenariat qui ose affronter ouvertement la presse valaisanne.

Amalgame homo-pédo
« Les gens qui sont contre la loi sur le partenariat enregistré ont tendance à nous éviter. Certains même nous insultent. Pourtant, cela fait longtemps que l’on sait que l’homosexualité n’est pas une maladie. Notre société doit enfin se regarder en face. Cette loi est faite pour des couples homosexuels qui veulent vivre une relation durable. Point. » Barbara ne comprend pas le mélange que certaines personnes font entre la loi sur le partenariat et gaypride ou travestis. Dans cette confusion, ce qui la touche le plus, c’est l’amalgame « homo-pédo ». « Il me semble que dans les milieux professionnels, il y a de moins en moins de discrimination envers les homosexuels. Sauf dans le milieu scolaire, à cause de cet incroyable et inadmissible amalgame qu’homosexuel est égal à pédophile. C’est très grave de faire croire que les lesbiennes et les gays sont nocifs pour l’enfant. Je connais des profs qui ont une peur bleue que l’on découvre leur homosexualité. Peur de la réaction des parents. Peur que les élèves fuient. »

Extrait de l’article paru dans L’Evénement syndical, mai 2005.