Rouge de colère, elle refuse le 1er prix : une montre d’homme !!!

Marcelle Monnet-Terrettaz a présidé le Grand Conseil valaisan en 2013-2014. Elle a été la première femme valaisanne à obtenir un CFC de peintre en bâtiment. Je l’avais interviewée chez elle en 2004 à Riddes.

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Photo AC

Marcelle Monnet-Terrettaz habite à Riddes avec son mari Jean-Maximin. Le couple a une fille et un fils. Tous les deux effectuent des études universitaires. Si la députée socialiste réussit avec brio son parcours de militante, elle n’oublie pas qu’elle a commencé tout en bas de l’échelle. «Nous étions une famille de 14 frères et sœurs. J’étais la treizième. Ma mère est devenue veuve quand j’avais 6 ans. Nous habitions à Fully. A la fin de ma scolarité obligatoire, mon institutrice souhaitait que je continue mes études au collège de Saint-Maurice. Ma mère n’avait pas de quoi me payer les déplacements. Lorsqu’il a fallu choisir un métier, j’ai cherché quelque chose sur place. Je ne me voyais pas dans un bureau. J’étais un peu sauvage. J’ai choisi de faire peintre en bâtiment. A Fully, j’ai trouvé un patron qui a été d’accord de me former. Mais nous avons dû attendre une autorisation du Conseil d’Etat pour que moi, parce que j’étais une fille, je puisse suivre les cours professionnels à Sion avec des garçons, aussi apprentis peintres en bâtiment comme moi. »

Dans ce milieu masculin, Marcelle Monnet-Terrettaz ne se laisse pas impressionner. Un jour, lors d’un cours d’instruction civique, elle déclare tout de go à son professeur « que le seul avantage qu’offre le droit matrimonial aux femmes, c’est la rente de veuve ». Stupeur dans la classe !

Au terme de son apprentissage, elle est sortie première de sa volée. Comme prix, on a voulu lui offrir une montre. « Je l’ai refusée. C’était une montre d’homme. Ce manque d’égard de la part des responsables cantonaux de notre apprentissage m’a rendue furax. »

Extrait de l’article paru dans L’Evénement syndical, avril 2004.