« Si on décide de faire une grève, c’est pour gagner ! »

Vincent Leggiero, mécanicien, classe 1962, travaille dans les ateliers des Transports publics genevois (TPG). Il préside la section locale du Syndicat du personnel des transports SEV. Leader charismatique, il ne craint pas la confrontation, ni avec son employeur ni avec ses collègues. Son objectif est simple : la justice sociale à fond.

Vincent
Photo AC

« Je considère le SEV comme mon syndicat. Une organisation que je construis, défends et utilise. Si je devais penser que mon syndicat fait fausse route, c’est de manière interne que je chercherai à résoudre le problème, quitte à créer des rapports de force. S’il faut se battre, c’est sur des positions que je me battrais et non contre des personnes. » Instigateur de plusieurs épreuves de force contre la direction de son entreprise, menées souvent avec succès, il livre la recette de sa méthode : « On ne fait pas une grève pour le plaisir de faire la grève. Quand on décide de faire la grève c’est pour gagner ! »

D’où vient cette détermination de Vincent Leggiero ? Originaire de Caserte (Italie), sa famille a émigré à Genève lorsqu’il était âgé d’à peine 3 ans. Son père était nettoyeur. « Quand on a été parqué toute son enfance dans une baraque, sans douche, il y a quelque chose qui reste, quelque chose qui ressemble à une colère intérieure. Je me suis syndiqué à l’âge de 15 ans à la FTMH, dès que j’avais commencé mon apprentissage de mécanicien auto. Depuis je n’ai pas arrêté. J’ai toujours été actif dans le mouvement ouvrier. Je suis un trotskiste, je ne m’en cache pas. »