Habiter Bex

Le 20 février 2025 sortira mon livre « Habiter Bex – 42 nuances de Bellerins ». J’ai interviewé des personnes « habitées » par Bex, c’est-à-dire qui vivent un lien fort avec notre belle et grande Commune. Chaque interview est illustré par un portrait pleine page réalisé par le photographe Gabriel Monnet. Le livre sera en vente au kiosque qui se trouve à l’entrée du Supermarché Migros de Bex, dans les librairies chablaisiennes et par correspondance auprès d’Amazon et de la FNAC.

Cécile Favre

Pour marquer les 80 ans de Cécile Favre, j’ai rédigé et publié une brochure qui retrace les principales étapes de son existence. Qui est Cécile Favre? C’est la personne qui a organisé avec l’association « Les Tables du Rhône » la toute première distribution de nourriture aux défavorisés de Bex. Tout au long de cette brochure de 20 pages, on fait connaissance avec Cécile Favre, une personnalité foncièrement généreuse au caractère bien trempé.

Un pont entre surabondance et précarité

tdrLa précarité est à nos portes. L’association Tables du Rhône recueille des aliments invendus dans les grandes surfaces et la redistribue aux personnes inscrites à l’aide sociale. A l’occasion des 10 ans de cette association active en Valais et dans le Chablais vaudois, j’ai interviewé 26 personnes qui s’approvisionnent aux Tables du Rhône. 26 témoignages comme les 26 lettres de l’alphabet. Exemples. Mme C: « Le père de ma fille devrait me verser 800 francs par mois de pension alimentaire, mais il a fait faillite et n’a plus de revenus. » Mme F: « J’ai travaillé toute ma vie et je me retrouve à devoir survivre avec une rente AVS de 1175 francs par mois. » M. H a été victime d’un accident de moto, il a perdu sa santé et son travail: « Lorsque l’on se retrouve au social, c’est très dur de se projeter dans le futur. Nous entrons psychologiquement en mode de survie ».

Illustré avec tact par le photographe montheysan Charles Niklaus, ce livre d’une centaine de pages est édité aux Editions Monographic.

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Il y a 100 ans les ouvriers s’émancipaient à vélo

ATB

L’association ATB (Arbeiter-Touring-Bund der Schweiz) célèbre en 2016 son 100e anniversaire. En Suisse romande, cette association est plus connue sous son ancien nom d’Union du Touring Ouvrier Suisse (UTO). Ayant été rédacteur de leur journal à la fin des années 90, j’ai été sollicité pour rédiger la partie francophone de l’ouvrage à la très belle typographie édité à l’occasion de ce centenaire.

Le vélo a connu ses premiers tours de roue il y a deux siècles. De la première draisienne (machine à deux roues qui permettait de courir assis) au vélo tel qu’on le connaît aujourd’hui, il a fallu une centaine d’années de développement technique Et il y a 100 ans, la bicyclette devenait un moyen de locomotion prisé par la classe ouvrière suisse. Certes, elle permettait de rejoindre plus rapidement son lieu de travail, mais elle devenait surtout un moyen d’évasion. C’était la naissance du tourisme ouvrier, apparenté aux syndicats et aux partis socialiste et communiste. Aujourd’hui l’ATB est quasi exclusivement active en Suisse alémanique, ses membres pratiquent pour la plupart les disciplines cyclistes sportives et artistiques.

Au fur et à mesure que j’avançais dans mes recherches pour rédiger mon texte, j’ai eu le privilège d’interviewer Louis Sinner, un membre de l’ATB, né en 1916, soit la même année de la fondation de l’association. Bon pied bon œil, ancien conseiller communal popiste à Nyon durant l’ère du Dr Armand Forel, Louis Sinner ne pratique plus le vélo. Mais il est resté – du haut de son siècle d’existence – un indigné contre les injustices.

Avenches se livre

En 2015 la ville d’Avenches a célébré ses 2000 ans. A cette occasion, la Municipalité m’a mandaté pour rédiger un livre qui soit le reflet vivant de l’Avenches d’aujourd’hui. J’ai interviewé quelque 80 personnes qui sont – ou qui ont été – impliquées dans la vie économique et associative de l’ancienne capitale de l’Helvétie romaine. Richement illustré, cet ouvrage de 168 pages, imprimé à 5000 exemplaires, est composé de 6 chapitres : Le territoire – Les activités économiques – La vie associative – Avenches, capitale suisse du cheval – Les grands festivals d’été – Avenches et son histoire. Ainsi donc, par les témoignages de personnalités locales, Avenches se livre.

Les clandestins traqués comme le gibier

Comme le gibier, les clandestins possèdent un instinct de survie qui les conduit à mener une existence cachée. On ne les voit pas, pourtant ils sont parmi nous. Parfois, sur une simple dénonciation, une battue révèle l’ampleur du phénomène. Pourtant, comme le gibier, les clandestins participent à l’équilibre du biotope économique.

Dans ce mémoire, que j’ai présente en juillet 1996 au Département de sociologie de l’Université de Genève, je dénonce l’hypocrisie qui règne autour des clandestins : d’une part des secteurs économiques entiers (hôtellerie-restauration, viticulture, agriculture, bâtiment) emploient et exploitent à large échelle des clandestins, d’autre part ces derniers n’ont pas droit à un minimum de protection sociale. En 1996 déjà, le phénomène de la clandestinité mettait en évidence la contradiction entre une économie mondialisée et des nationalismes qui se rigidifient.

Marcher sur la queue du tigre

J’ai rédigé en 2013 la nouvelle « Le Boléro de Robert » dans le cadre de l’atelier d’écriture de la NRF « Marcher sur la queue du tigre ou réveiller la créativité qui sommeille en nous » animé par Philipe Djian.

Robert, malade, fait le bilan de sa vie tout en écoutant le Boléro de Ravel, une musique qui sert de bande-son au récit. Ancien déporté de Buchenwald, Robert a quitté l’enfer du camp de déportation nazi animé par un esprit de revanche sur les humains. Dans la jungle du colonialisme français d’après-guerre il se conduit en kapo pour satisfaire ses désirs et pour s’enrichir. L’antithèse d’un Jorge Semprun ou d’un Elie Wiesel. La fin du récit est aussi abrupte que les dernières notes du Boléro.

Pas droit à l’arrêt-pipi

VMCV

A l’occasion du 100e anniversaire de la section VMCV du Syndicat des transports SEV, son comité m’a demandé de rédiger une plaquette. Pour réaliser ce travail de 32 pages j’ai fouillé dans les archives et interviewé une douzaine de syndicalistes. Dans les pages consacrées à l’histoire on peut lire qu’en 1888 le tramway Vevey – Montreux – Chillon est la première ligne suisse (et la deuxième d’Europe) à avoir été électrifiée.

Dans les pages qui évoquent les conditions de travail actuelles des employés des VMCV, on tombe sur un problème récurrent chez les chauffeurs des transports publics : l’absence de toilettes au terminus des lignes de bus et de trolleybus. Une absence bien plus embarrassante pour les conductrices, comme le souligne l’une d’elles : « Nous devons nous débrouiller, repérer un tea-room ou un magasin qui nous autorisent à faire notre arrêt-pipi dans leurs toilettes sans devoir systématiquement consommer une boisson ou faire des achats. Le problème supplémentaire c’est que nous n’avons pas forcément le temps de faire notre arrêt-pipi. »

Une religieuse décoiffante

L’autobiographie de Sœur Benedicta Boucard (1920 – 2006), de la congrégation des Sœurs de Saint Maurice, a paru en 2005. J’ai été le nègre de ce texte de 120 pages. Cette religieuse, pétrie d’humour, était très populaire dans la commune de Bex. Pour fêter ses 70 ans elle a voulu effectuer un saut en parapente…

Secrétaire au sein de la fabrique de montres Tissot au Locle, elle décide à 27 ans de quitter son travail, sa famille, ses amis, sa passion pour la danse et pour le patinage et entre au couvent à St-Maurice (Valais). Elle se forme au métier d’institutrice et apprend à lire et à écrire, à Madagascar et en Suisse, à plus de 1500 élèves. « C’est un privilège d’avoir vécu tout ce que j’ai vécu. Sous le mot privilège on peut mettre le mot Grâce. Apprendre à des enfants à lire, à travailler, à respecter autrui, c’est quelque part un apostolat. Tout ce que j’ai fait, je ne l’ai pas fait pour faire plaisir à Pierre, Jacques ou Jean, mais par amour pour Dieu. »

Pour Nobel l’amitié n’avait pas de prix

Guido Nobel (1922 – 2002) a été le directeur général de La Poste (ex PTT). Ce personnage haut en couleurs m’avait demandé de rédiger les légendes des nombreuses illustrations qui ont été publiées dans son autobiographie de 104 pages parue en 1994. Le parcours de Guido m’a fasciné. Manœuvre au service des marchandises des gares CFF, il a gravi quatre à quatre les échelons professionnels, syndicaux et politiques : contrôleur CFF, secrétaire syndical à la FCTA, à l’Union PTT puis de l’Union syndicale suisse, président du Grand Conseil bernois, enfin directeur général des PTT.

Avec Guido Nobel impossible de passer inaperçus dans un bistrot, avec son 1m90, son sempiternel nœud papillon, sa voix tonitruante et son langage riche en noms d’oiseaux… Nobel, un géant chaleureux pour qui l’amitié n’avait pas de prix !